250208 – Saint Malo Beach
18h
Bien que nous soyons rentrés depuis trois jours, nous subissons toujours le décalage horaire : à 6h, nous sommes réveillés. La maison est bien chaude et nous y vivons emmitouflés, comme pour reculer encore le moment de nous replonger dans la réalité, à laquelle beaucoup nous rappellent.
Les photos sont étalées dans le salon, les bibelots éparpillés ça et là attendent de trouver leur destination, les valises sont rangées et nous avons du abandonner nos sandales. Bien que la température soit relativement clémente pour une fin de février, nos corps réclament encore les vingt degrés supplémentaires auxquels nous nous étions si bien habitués.
Bref, on rentre.
On appelle les proches, contents de retrouver des voix amies, impatients de partager la joie dans laquelle on se trouve
23h45
Une traînée de nuages vole dans le ciel, portée par une brise venue du sud
L’air est vif, teinté d’une humidité fraîche
L’atmosphère est légère, comparée à l’air moite et chaud dans lequel nous baignons encore voici quelques jours
Les arbres dénudés, dont certaines branches dansent au gré du vent
Les habits sombres collent aux murs gris et au bitume
Les visages pales marqués par les rides, l’angoisse, la peur
Le calme
Le silence de la ville, ouaté, coton, monocorde
Si différent de la caisse de résonance qui amplifie chaque son, là-bas, y compris le silence
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Choix des images
A force de les montrer, on amenuise la sélection, pour ne pas épuiser les mots dans des explications vaines
Avec la distance qui se crée, les clichés revêtent une nouvelle texture
Faite du lointain, du souvenir des sensations éprouvées au moment de la prise de vue
Préoccupation
Comment faire pour que cette expérience se prolonge
Que les fils continuent de se tisser
« Ca suffit comme ça, quand même, il est temps de revenir à la réalité ! »
Comme si ces deux mois n’étaient que virtualité d’une parenthèse
Comme si la densité de cette tranche de vie se devait d’avoir une fin
Alors que je dis simplement que j’aurais souhaité rester un ou deux mois de plus
Je ne comprends pas
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