dimanche 30 décembre 2007

291207 – Fathima Royal Cottage, from Severine



Ce soir, c'est une main féminine qui prend le clavier, à défaut du crayon.
Première impression : le sud est beaucoup plus paisible que le nord. On rencontre peu, voir pas de mendiants, hormis quelques spécimens désarticulés dans les gares. Personne ne nous saute dessus à chaque sortie de rickshaw, les gens sont vraiment accueillants, souriants, surtout en nous voyant habillés en kurta pyjama blanc.

En arrivant à Kochi, dans cette maison où nous disposons d'une cuisine, nous avons enfin réussi à sortir des sentiers touristiques. Ce soir, avec Hortense, nous sommes allées faire notre premier marché, soit : des tomates, des concombres, une betterave, un demi chou rouge, de l'ail, un ananas, une pastèque, des bananes vertes et des petites jaunes, des petits pois frais, un citron vert, de l'huile de vache, conditionnée en petit pot de 10 cl et du poivre. Le tout pour 190 Rps (soit 3,40 euros). Ceci m'a donc permis de réaliser une bonne salade fraîche, ce qui est rare en Inde, puisque tout est pratiquement cuit, et le plus souvent frit, avec différents currys. Nous l'avons accompagnée de samosas et de galettes de dalh. Hortense a eu le droit à son petit gateau très sucré, recouvert d'une feuille d'argent, genre pâte d'amande.

Nous sommes aussi passées par le tailleur, afin qu'il lui confectionne une jupe et une blouse (petit haut très serré), que les indiennes portent sous leur sari. J'ai acheté ce matin un sari (4 m) ainsi qu'un dothi pour Pierre-Yves, dans lequel elle coupera le tissus nécessaire (2 m). Réalisation : 80 Rps (1,50 euro). A noter que les saris du sud sont tous blancs, ou blanc cassé, avec des liserés de couleur. Rien à voir avec les saris du nord beaucoup plus colorés.

J'ai pris un grand plaisir à effectuer ce petit tour, pendant lequel j'ai retrouvé mes sensations du voyage. Tout se passe comme si je faisais un plongeon dans le passé : aucun aliment n'est emballé au préalable. Le contact est direct, on achète uniquement ce dont on a besoin. Les paquets de lessive sont vendus à l'unité, et pas par paquet de 20 kg. Ca implique une modification de ses habitudes, pour retrouver les tâches ménagères sans l'aide de la machine, tant pour la cuisine que pour la lessive, qui est faite à la main à quatre pattes dans un seau.

Tout cela va avec un rythme de vie que nous retrouvons depuis que nous sommes arrivés ici : on explore pour trouver les magasins, on découvre de nouveaux produits, on goute, et on prend le temps de le faire. Ainsi, pour vous donner une idée de notre journée type, nous nous levons vers 7h00. Nous prenons notre petit déjeuner sur place si nous avons de quoi, sinon, nous partons le prendre dans un des restaurants que nous avons à coté de chez nous. Pierre-Yves s'est fait un copain avec qui il pense prendre son thé le matin (7h30). Nous l'avons croisé par hasard à son échoppe sur le marché d'Ernakulam, et ils se sont donnés rendez-vous demain.
Le matin, nous marchons. Nous choisissons un lieu de destination et nous partons à sa découverte. Vers midi, les enfants ont soif, ils ont chaud et sont fatigués, surtout lorsque nous leur faisons subir des lieux qui grouillent, genre marché. Nous essayons de déjeuner rapidement et nous rentrons à la maison pour la sieste, les devoirs, les travaux pratiques, la lecture. Ainsi s'écoulent les heures les plus chaudes. En fin d'après-midi, nous repartons, ensemble ou séparément, pour différentes activités.

Ce que je redécouvre aussi dans le voyage, c'est la proximité avec les enfants. On est collés à eux et réciproquement, que ce soit dans le rickshaw, dans le bateau, dans le marché, partout. On les porte, on se tient par la main. J'ai l'impression d'être une poule avec tous ses petits autour. C'est assez agréable. Le fait aussi de ne pas se quitter un seul instant constitue une expérience toujours renouvelée. Il faut s'armer de patience, se supporter les uns les autres, faire preuve de compréhension. Surtout, nous voyons nos enfants de façon intense, nous les observons beaucoup et nous pouvons remettre les pendules à l'heure en live. Mais, par chance, nos relations sont entourées d'amour et cela facilite beaucoup les choses.
En tout cas, je me sens bien ici. C'est une grande parenthèse dans mon quotidien. J'ai l'impression de me concentrer sur l'essentiel.
J'embrasse particulièrement nos familles ainsi que toutes mes copines auxquelles je pense bien souvent. C'est une sorte de rêve que d'imaginer pouvoir passer des moments avec elles dans des circonstances comme celles-là. Et je souhaite vraiment à tout le monde de vivre ce genre d'expérience.

samedi 29 décembre 2007

291207 - Fort Cochin - Fathima Royal Cottage

04h30
Les moustiques ont eu raison de mon sommeil. Les anciennes moustiquaires accrochées par des scratchs sur les fenêtres n'ont pas été ajustées sur le système d'air conditionné, et les moustiques peuvent rentrer. Peu importe.
Ceci n'attaquera pas ma bonne humeur, procurée par une excellente journée...

A 8h, nous étions dans la rue, partis à la recherche du fameux restaurant, que nous trouvâmes après 10 minutes de marche. Nous comprenons que les premier service, pendant lequel ils servent les dosa, est terminé. Désormais, il faudra attendre 9h00 pour la réouverture.


Nous continuons donc notre chemin. A cette heure de la matinée, le trafic est encore tranquille, la plupart des magasins sont encore fermés, seules quelques échoppes alimentaires sont déjà ouvertes. Surtout, la lumière a une clarté qui n'est pas encore écrasée par la chaleur, alors même qu'une sorte de halo la rend plus diffuse. Nous découvrons un quartier sans touristes, et du coup, nous respirons.


Nous fixons de nombreuses images : matières de murs, affiches, personnages, scènes de rue. Un vrai régal pour les yeux. Quand nous revenons, nous pouvons passer à table. On nous sert, plus que nous commandons, des utapams, une sorte de galette blanche assez épaisse, accompagnée d'un oeuf masala. La sauce dans laquelle baigne l'oeuf dur est suffisamment épicée pour que les enfants la laissent de coté. C'est vraiment bon. On mange avec la main, bien sur. Et nous assistons au ballet d'un cuisinier qui prépare la pate des parothas, qui sont d'autres galettes. Ca ressemble un peu au geste du pizzaïolo. Quelques minutes suffiront pour ce petit déjeuner tonique, ce qui nous change des temps d'attente interminables dans les restaurants touristiques que nous avons fréquentés à Varkala et à Cochin.








Nous reprenons donc notre exploration du quartier et nous sommes bientôt arrêtés par un couple de personnes agées. Le sourire que la femme adresse à Hortense est désarmant de tendresse. Son mari nous explique que ses deux garçons vivent et travaillent à Doha, si bien qu'ils ne voient jamais leurs petits enfants. Aussi les trouvons nous dans une situation de "manque caractérisé". Je ne cache pas mon plaisir à répondre à leur invitation à venir prendre le thé chez eux. Dieu merci, les enfants ne renâclent pas.

Ils habitent une vieille maison à l'architecture traditionnelle du Kerala, que nous prenons le soin de visiter partiellement. Cette maison fait l'objet d'un différend qui les oppose quotidiennement à ce qu'il semble : elle voudrait la raser pour en construire une neuve; il préférerait garder sa vieille maison. Personnellement, je fais valoir qu'elle a un charme et une authenticité qui lui donnent une valeur qu'une maison neuve ne pourra avoir, surtout avec ce que l'on voit ici. Je ne crois pas les avoir convaincu. Mais je suis certain que cette situation se produit fréquemment, et que le mobilier, comme certaines parties de la maison, les portes ou des piliers en bois notamment, doivent se retrouver sur le marché de l'occasion ou dans la cheminée...

Nous passons ensuite en revue les plantes du jardin, dont plusieurs sont renommées pour leur vertu médicinale ou culinaire. Pour finir, nous découvrons que pour tromper leur ennui, ils font de la cuisine à la demande ! Un autre motif, s'il en fallait, pour leur rendre visite bientôt.


(5h20, Les mosquées résonnent du premier appel à la prière.)


Nous terminons notre balade par la promenade du bord de mer, en plein coeur du quartier touristique, au nord ouest de la vieille ville. Les beaux hôtels dans de vieilles demeures coloniales, les carrelets qui ramènent du poisson, le chenal d'entrée pour le port industriel d'Ernakulam...







Après ces 5 heures passées en vadrouille, il est temps de rentrer pour échapper au soleil et à la température qui a franchement grimpée. Nos estomacs criant famine, je resors avec Edgar pour acheter quelques samosas, un ananas, un kilo de grenades et un beau paquet de nougats que nous dégustons avant de profiter d'une sieste bien méritée. Pour achever cette journée, Séverine nous embarque au Cochin Cultural Center pour assister à une représentation de Katakali.
Nous avons la chance d'arriver les premiers, et bien en avance, ce qui nous permet d'obtenir des places au second rang, qui étaient auparavant réservées. Les deux danseurs sont déjà sur scène en train de se maquiller. Cette préparation est généralement publique et nous profitons de ces moments de paix et de silence, seuls avec les danseurs, qui nous acceptent bien volontiers. Ce maquillage équivaut à un rituel du fait de sa répétition et de la relation qu'entretient cette danse avec les dieux.



AU bout d'une heure et demie, le spectacle peut commencer. On assiste en premier lieu à une sorte d'initiation au langage de cette danse. On comprend que les mouvements des yeux, du cou, du buste et des mains constituent un langage complet qui permet de retracer des histoires. C'est l'une d'entre elles qui nous est proposée, ensuite. Dire que nous comprenons serait absolument exagéré. Même si nous imaginons la trame d'une situation, nous restons totalement hermétiques au sens des mouvements de la danse. J'espère que nous aurons l'occasion d'y revenir; pour une autre histoire...
06h00, je vais essayer de me rendormir un peu avant la dure journee aui s'annonce : aujourd'hui, on part explorer les vieilles rues d'Ernakulam

Fathima Royal Cottage - Fort Cochin - 271207

Préambule Orion à 23 h à Varkala, est au faîte des cieux. La ceinture du guerrier est orientée wsw / nne, les pieds vers le nw.













21h30.
J'ai rencontré Murielle par l'intermédiaire d'une amie. Elle réside à Kottayam, est marié à un styliste indien et en plus de ses activités de danseuse, permet à des voyageurs de découvrir le Kerala différement.
Quoi qu'il en soit, elle a permis que nous soyons réceptionnés à la gare et que nous ayons une chambre d'hôte réservée. Compte tenu de l'affluence touristique, constatée lors de notre première virée en fin d'après midi, je comprends mieux pourquoi cette réservation était utile.
En effet, il aura suffit de quelques heures de train en seconde classe pour mettre nos nerfs à l'épreuve. Tout avait pourtant bien commencé, même avec un quart d'heure de retard au départ. Nous avions pris, par précaution, des tickets de 2ème afin de garantir des places assises. Mais alors que le train s'arrêtait, j'avais beau cherché le numéro de la voiture, je ne la trouvai point. Et il nous fallut sauter dans le train en marche avant d'avoir identifier nos places. C'était plutôt drole. Laissant le reste de la famille en attente, je partais en éclaireur avec Théodore afin de le laisser occuper les places lorsque nous les aurions trouver. Las, les wagons se succèdent sans qu'un ordre numérologique ne m'apparaisse clairement, non plus que les demandes adressées à quelques personnes, et je me décide à prendre les premières banquettes disponibles. Nous fûmes plutôt chanceux : deux banquettes pleines ! Nous nous installons, et nous délectons par avance des mets que les vendeurs voudront bien nous présenter. Entre le tchaï, les bananes frites, des galettes de lentilles épicées (apparemment car non testées), les byrianis ou autre nougats – Murugan Groundnut Sweets – (hummm !), et les samosas que nous attendions avec impatience, nos palais étaient étaient en émoi.

Pourtant, tout change à Chengamur. Il semble que cette bourgade soit un haut-lieu de pélerinage : on me dira que plusieurs millions d'hindous s'y rendent pendant les 40-45 jours de fêtes du temple. Enorme, même à l'échelle indienne. Le train ralentit et nous apercevons des groupes d'hommes habillés de chemises et d'un doti (pagne local) noirs. Le tout n'est relevé que par la touche de couleur du liseré qui borde l'écharpe noire qui complète « l'uniforme ».
Ils montent dans le train, vocifèrent et s'imposent tant et si bien que nous sommes virés avant d'avoir compris ce qui nous arrivait. Les wagons se remplissent à une allure folle, et il faudra qu'une jeune voyageuse me rappelle le mode de fonctionnement du rail indien pour que je décide de faire face : le Kerala Express est parti de Trivandrum pour un trajet de plusieurs milliers de kilomètres qui doit l'emmener à Delhi, sans doute une bonne cinquantaine d'heures de train. Les hommes en noir qui remontent dans le nord sont donc à leurs places. Mais la règle veut que ces places ne soient pas assignées pendant la journée, en particulier pour les voyageurs comme nous qui n'occupons le train que pour des courtes distances. Nous n'aurions donc pas du céder, et garder les places, coté fenêtres. Celles-ci ont beaucoup plus de valeur, car elles sont éloignées de la compression qui règne dans les abords du couloir; où nous nous sommes retrouvés !

Ceci est une information que j'aurais du capter dans le Lonely Planet, si j'avais pris la peine de m'y plonger. Sinon, c'est surtout l'explication de notre fatigue, et de celle des enfants surtout, à notre arrivée. Je ne me risquai plus à vanter les charmes des trains indiens ; je devais me rendre à l'évidence que ce type de transport implique une patience et une capacité à accpeter la promiscuité qui dépasse pour le moment ce que je puis leur demander.

Première impression très bonne. La guest house est spacieuse, propre, au centre de Fort Cochin, cité historique avec sa cathédrale et ses cimetières hollandais et portugais. Nous refusons une invitation pour une première soirée de Katakali. Le garçon qui s'occupe des invités (guests) m'a promis de m'emener demain matin chercher un petit déjeuner indien, plutôt que m'envoyer vers Pincess Street (une des rues du quartier à touristes), où je lui ai dit que nous ne trouverions pas notre compte en matière culinaire. Il a l'air de comprendre, en bon végétarien qu'il est.

jeudi 27 décembre 2007

Preeth Hotel – Varkala Beach, 26 décembre


Une des danseuses qui ont emerveille Hortense



C'est comme ca ici, on loue des chambres et en meme temps, on vous redonne les principales postures du yoga. Celui-ci est evidemment omnipresent.



Le tailleur en train de prendre nos mesures pour confectionner nos kurtas pyjamas.




16h.

J'ai déjà perdu le fil des jours, et si ce n'était le rappel donné par l'entête de ces messages, je ne prendrais pas la peine d'en établir le compte. C'est déjà un bon signe, alors que notre première semaine n'est pas encore écoulée.
Cela dit, notre séjour à Varkala touche à sa fin : nous prenons le Kerala Express de 11h50 à Varkala city en direction de Kochi. Cela promet un changement d'ambiance : fini la surf attitude, les vagues, la piscine et les maillots. Désormais, on voyage couverts, en pantalon.
On quitte ce havre de paix pour traveller au long cours, avec le projet esquissé, néanmoins, d'y revenir à la fin de notre périple.
Nous avons en effet trouvé une guest house des plus accueillantes, tenue par un couple helveto-indien : the J&J house. Outre le fait que nous avons passé de très bons moments en leur compagnie, les commodités sont nombreuses : la possibilité d'utiliser la cuisine; présence d'une cuisinière hors paire, dont nous avons gouté le chicken curry excellent; chambres spacieuses et propres et l'inestimable présence de Jayan et de Jocya, initmes connaisseurs des lieux. Il en faudra beaucoup pour surpasser ce contexte. Mais rien n'est écrit !
La soirée de noël restera mémorable. Non pas pour les agapes, qui ne furent pas à la hauteur de nos attentes, mais plutôt pour les spectacles de musique et de danse qui comblèrent les enfants, et en particulier Hortense. S'il le fallait, cette expérience la confirma dans le sentiment que l'Inde « est son pays ». Les femmes, même la plus pauvre, habillées de leurs saris relèvent toutes du statut de princesse. Alors la, on peut imaginer la transe...






Alors que nous nous apprêtons à visiter la capitale du Katakali, une danse sur laquelle nous reviendrons, c'est un vrai soulagement de savoir que les enfants n'y seront pas rétifs.



Les enfants !
On ne le dira sans doute jamais assez : voyager avec eux induit nécessairement d'oublier la solitude; en tout cas, avec des enfants en bas age, incapables pour le moment d'avoir leurs propres activités. Nous bénirons le jour ou ce sera possible.
Nous avions pris une nurse à Bali, pour Hortense, mais il ne faut pas compter qu'elle ou ses frères se laissent amadouer par cette perspective. Nous verrons quand nous serons en ville, dans une maison indépendante, ce qu'il en sera. Peut-être pourrons-nous voler deux ou trois heures de temps à autres ?


Je me rends compte maintenant combien il sera plus difficile ici d'avoir nos propres activités, notamment pour prendre le temps de chiner afin de découvrir des meubles ou des objets que nous aurions pu collecter en vue d'une exposition à notre retour. De fait, l'Inde n'est pas Bali. Tout y est démesurément plus grand, plus complexe et plus compliqué. On arrive ici dans un monde qui n'attend personne, et surtout pas des occidentaux à la réputation douteuse. Les femmes, en particulier, offrent le contraste le plus saisissant avec les us et coutumes locales. Je ne vanterais pas les mérites d'une culture qui continue d'arranger ses mariages et laisse la femme dans une condition peu enviable. Néanmoins, quand celles-ci viennent sur la plage, elle se baignent toutes habillées, à quelques mètres des touristes en bikini. Que certains endroits, comme Goa ou le sud du Kerala, autorisent ces comportements ne signifie pas qu'ils le soient partout. Ce que certains et certaines n'ont pas compris.



23h
Ce soir, nous assistons à une scène impensable chez nous. Le soir de noël, le père du gérant, véritable propriétaire et despote du lieu (on parle même d'un droit de cuissage qu'il aurait exercé auprès de ses employées), a fait revenir les danseuses de noël pour satisfaire l'orgueil de ses amis. Ceux-ci ont du se sentir humiliés de ne pas pouvoir se saoulés dimanche soir sur le devant de la scène. On les voyait effectivement, bruyants et éructants, rassemblés dans autour d'une table un peu à l'écart. Ainsi, ce soir, le Boss leur a organisé une petite party autour de la piscine. On y trouverait rien à redire si l'hôtel n'était pas plein de clients incapables de dormir avec le bruit de la musique. Leur désagrément a d'ailleurs commencé pendant le diner ou d'un seul coup, alors que ces invités spécials arrivaient, les serveurs ont quitté le service habituel pour se mettre au garde à vous devant le boss. On a donc eu droit à un temps d'attente supplementaire, dont on se serait bien passé. Les danseuses, qui auront au moins fait le bonheur d'Hortense, n'auront finalement fait qu'un petit tour de piste pour laisser la place au karaoké ou quelque chose qui semble s'en approcher, compte tenu de la fausseté des voix qui accompagnent la plupart des musiques (de film ??). On a même le droit au larsen.C'est absolument horrible.
Et les applaudissements sont maintenant beaucoup plus fournis qu'on a quitté la musique classique. Sans doute aussi quelques bouteilles ont été vidées.
L'alcool n'est pas en vente libre, loin s'en faut. On le trouve dans des magasins d'état ou dans des établissements duement autorisés par l'obtention d'une patente. Seulement, l'équivalent de notre licence IV est beaucoup plus rare. Ainsi, la plupart des bars et restaurants du lieu vendent des bières en cachette. On vous la sert dans des verres enveloppés d'une serviette et la bouteille est toujours laissée sous la table. On observe donc des veilleurs chargés de sonner l'alerte à la vue du moindre policier. Et on a effectivement assisté à la fermeture d'un de ses bars le soir de noël, après avoir croisé un quarteron de policemen tirés à quatre épingles.
Malgré un gouvernement communiste ayant obtenu de très bons résultats en termes de développement social et d'éducation, les gens se plaignent de la corruption omniprésente, même s'ils espèrent que la nouvelle génération, plus ouverte, saura sortir certaines professions comme la police justement, de ces mauvais travers.
Suis plongé dans la lecture de « En Patagonie », de Bruce Chatwin. C'est excellent. Et ça vaut bien Nicolas Bouvier, pour les amateurs de littérature contemporaine de voyage. Une écriture ciselée, très resérrée. Les anecdotes foisonnent, nourries par des recherches érudites concernant la langue disparue des indiens de la terre de feu, l'histoire de Butch Cassidy ou encore tous ces voyages qui ont amenés des européens (capitaines de bateaux anglais ou espagnols, les immigrés gallois, boers, allemands, et autres évangélistes) à cotoyer ou peupler ces terres australes, avant que Florent Pagny et consors n'en fasse la terre d'aventure de la jet set.
On reconnaît souvent la qualité d'un livre de voyage à ce qu'on a pas besoin d'aimer le voyage ou le pays visité pour apprécier le livre. Bref, c'est une vraie littérature.

lundi 24 décembre 2007

Merry Christmas

Le chemin de la falaise s'est garni de creches en tous genres
Le coucher de soleil etait magnifique
Le tailleur a du passe a l'hotel pour deposer nos kurtas pyjamas, que nous allons revetir ce soir.
Avec toutes les vagues que nous avons surfees, il etait normal que les coups de soleil apparaissent

On y reviendra

Ce soir nous serons vraiment contents. Le pere noel nous gate
Difficile de rendre compte du kitch d'un noel a l'indienne. En tout cas, c'est drole.

Joyeux Noel

dimanche 23 décembre 2007

23/12/07 – 9h – Varkala Beach



Une mélopée lancinante nous a réveillé, qui semblait venir de la plage, sans que je comprenne bien pourquoi. Le chant était très lent, annoné sur deux ou trois tons seulement; diffusé par un haut parleur de mauvaise qualité. Il couvrait presque le concert des oiseaux, autrement plus beau.
Leurs cris ont enchanté nos premiers réveils et la multitude des sons, sortis de la forêt de cocotiers dans laquelle nous nous trouvons, me semble tout droit sorti d'un jardin de paradis.

14h
Après une brève sieste, les enfants s'attellent à leurs premiers exercices, Séverine se rend dans l'un des « Ayurvedic center » pour une séance de massage et je m'installe sur le balcon. Les oiseaux encore : je reconnais des corbeaux, plus fins que chez nous, on dirait des merles; des aigles aussi. Où sont mes oiseaux de paradis ?

Hier, nous sommes sortis de la réserve à touristes pour nous rendre dans la ville de Varkala.




Nous souhaitions trouver un petit restaurant pour y manger un tali et acheter une nouvelle carte sim ( 974 607 15 20).Notre expédition aura finalement été de courte durée. Le bruits et l'agitation auront rapidement raison des enfants.







Je me demande comment se déroulera la suite de notre séjour, lorsqu'il nous faudra quitter ce havre de paix, bercé par les vagues, pour nous rendre dans des endroits beaucoup moins hospitaliers, et surtout, beaucoup plus fatigants.
Les premières questions posées au sujet des meubles m'ont orienté vers lacaste des Ashari, spécialisés dans le travail du bois. Seulement, ils seraient en voie de disparition et installés uniquement dans les villages reculés du Kerala. La piste la plus facile me ramène à Pondicherry, où je n'ai pas prévu d'aller. Rentrerons-nous bredouille ?

Je suis désemparé. J'ai l'impression d'être submergé par les sensations, encore vives, éprouvées à Bali. Tout se passe comme si, pour le moment, je n'arrivais pas à me libérer et à me mettre à l'écoute.

L'horizon s'assombrit, le vent se lève et s'accompagne d'une fine pluie. Personne n'y prête attention.

22/12/2007 –18h30 - Preeth Hotel – Varkala Beach





L'hôtel est en ébullition. Les préparatifs vont bon train pour que la fête du réveillon soit parfaite. Pradit, le jeune propriétaire de l'hôtel ne manque pas de nous rappeler à tout instant que notre présence est requise !

Nous verrons.

Pour le moment, nous venons de nous installer avec Edgar dans le dining room extérieur afin de démarrer nos activités de reporters. Le feu crépite dans le four tandor, qui doit être chaud à partir de 19h30, à l'ouverture du restaurant.

Nous attendons nos papadums.

Edgar scrute mon texte, suggère quelques corrections, requiert des précisions; me mène une guerre sans relache à chaque cigarette allumée; bref, il sera difficile de se concentrer.


A part ça, tout va bien.

Nous nous sommes déjà rassasiés avec plats dont la seule évocation suffisait à nous replonger dans notre première aventure indienne : le tali, bien sur ;

les poulets tandor, les biryani (riz frits) accompagnés de « king prawns », de légumes ou de poulet ; les oeufs frits pour le breakfast ; les jus de fruit frais... pour ne citer que ce que nous avons pris au cours des trois derniers repas. Nous en avons profité pour redécouvrir « l'attente » : la moindre commande n'est servie qu'après un temps indéfini, sans la moindre relation avec le délai imaginé pour la préparation de la dite commande. Quoi qu'il en soit, tout est bon et « très » abordable (de 40 centimes pour l'omelette à 3 euros pours les king prawns).

Il nous a fallu aussi renouer connaissance avec les cafards, moustiques et autres bestioles dont, le plus souvent, on se passerait bien. L'hygiène a bel et bien un sens ici, mais qui ne concerne pas encore celle de la nature. On sait bien qu'un jour, les déchets ne seront plus jetés n'importe où, en particulier là où les touristes sont les plus présents. On se dirait presque que la présence d'un environnement dégradé est presque le signe qu'il n'a pas encore été perturbé par la présence des standards occidentaux. Du reste, nous sommes effectivement tombés sur une station plutôt courtisée par les routards, que l'on voie en nombre, plutôt que par les clients des tours opérateurs.

De fait, l'ambiance est plutôt sympa et les rencontres se font facilement : de Jocya, une suissesse remariée à un indien, et terminant d'aménager sa guest house, avec qui nous avons passée une partie de la soirée hier, aux nageurs avec lesquels on entame la discussion en attendant les vagues. Alors on prend des nouvelles de San Francisco, d'un bled du nord de l'Allemagne ou d'Israël... C'est rafraîchissant. Vraiment. On se remet à niveau en anglais, mesurant les effets produits par tous les films en VO regardés ces deniers mois en prévision de cette immersion. Je me régale de ces rencontres fugaces.



vendredi 21 décembre 2007

bien arrives

Retour au qwerty, donc on oublie les accents et on pardonnera les coquilles.
Rien a dire sur le voyage : films, sommeils coupes, repas mediocres. On a fait nos douze heures et enfin, la porte s'ouvre. Nous la franchissons en dernier car nous n'arrivions plus a ;ettre la ;ain sur les passeports. Ca devient une habitude.

Comme prevu, un chauffeur nous attend. Tant mieux car les petits sont vraiment fatigues. Edgar ronchonne, pendant qu'Hortense et Theodore s'etonnent deja de tout ce qu'ils voient. Tant mieux. Une bonne heure de route plus tard, effectuee dans une antique ambassador (photos a venir), nous debarquons au preethbeachresort.
On a un peu l'impression de debarquer au milieu de nulle part. Tres calme, propre, menu fourni et abordable, piscine spacieuse.
Je m'empresse d'effectuer les formalites d'admission pour que les enfants puissent plonger : ils trepignent.
On debarque donc au bord de la piscine; il est 8h. Deux couples se prelassent et s'empressent de nous jeter des oeillades assassinnes en voyant les garcons plonger, crier, et in fine perturber ce qui s'annoncait comme une bonne journee.
Douche froide pour nous et premieres reprimandes.

La suite fera l'objet d'un prochain message, une fois repris nos esprits par un decalage a absorber.

17h, local time,
Le bruit des vagues qui se brisent sur la plage, en contrebas du promontoire sur lequel je me trouve
A peine 30* c, atmosphere humide
Un chemin sillonne la cote, parseme d'echoppes, bars et restaurants, le tout en Indian style facon routard, c'est a dire tranquille et paisible

A suivre...





mercredi 19 décembre 2007

Situation à 1h20

Nous sommes toujours dans les préparatifs.

Orion s'est déplacé, à moins que ce soit nous, pour se retrouver au premier tiers de l'horizon, au sud. Je suis surpris par la rapidité de ce mouvement; on parle quand même de galaxies et de la terre.

J'achève la préparation de mes outils informatiques : synchronisation des contacts, drivers pour les appareils photo et camescope, synchronisation des favoris, envoi de l'adresse du blog à tous ceux qui ont manifesté le moindre soupçon d'intérêt vis à vis de ce voyage; et d'autres encore.

Pendu à mon clavier ces derniers jours pour ne pas avoir à résoudre de problème sur place. En réalisant que si je pars, c'est notamment pour me déconnecter... de la presse, du téléphone, du courrier, des factures, des choses à faire, des minutes qui passent.
Et cela afin de faire retomber le soufflé du temps qui passe, gonflé artificiellement par mes gesticulations.
Juste être là, regarder et savourer.


"Temporary Autonomy Zone", T.A.Z.
http://www.lyber-eclat.net/lyber/taz.html
Où le web et les communautés qui s'en réclament retrouvent l'inspiration d'un modèle qui à prospéré avec les la piraterie du XVIIIème.

Demain, nous prenons la route, sac au dos
On se détache du reste
Nous avons deux mois pour nous délester du superflu, et dieu sait que nous n'en manquons pas




Pour finir, une petite séquence prise lors du we de tempête, voilà deux semaines.
Notre dernier bain; venté !


dimanche 16 décembre 2007

Saint Malo, dimanche soir. Dédicace


Quand on met des mois à préparer son voyage, on en forme différentes images que l'on prend le temps d'examiner.
L'une d'entre elles concerne ce "blog".
Qu'est-il ?
Une relation à l'autre, c'est sur; dont la richesse, déjà éprouvée par le gout des relations épistolaires, m'est réapparue lors de l'écriture du blog à Bali.

Ainsi, je dédie ces textes à tous ceux que je rencontre ces jours-ci, qui nous souhaitent chaleureusement un bon voyage. Car c'est à eux que je vais m'adresser et c'est leur regard que je vais imaginer poser sur ces quelques mots, pendant ces deux mois.

Mais ces "lignes d'écriture" sont aussi le signe, pour moi, d'une autre relation au temps. Au lieu d'une trajectoire ponctuée par les heures (et pour la plupart, il faudrait commencer par les minutes !), les jours, les semaines et même plus, le temps devient élastique, une matière molle. Les mots alors peuvent prendre le temps de m'envahir à nouveau. "Déconnecté" est l'adjectif qui qualifie le mieux la situation.
Et pour ne pas m'étendre inutilement sur le sens que j'attribue à ce terme, je renverrai à la lecture d'un article lu ce soir, qui m'a fourni le point de départ de cette petite réflexion.
Mais prétexte à une dédicace que je me réjouis d'avoir écrite.

A propos de l'écriture et de la mémoire (en état d'implosion à l'heure d'Internet), l'auteur évoque Platon.

"[...] Il rappelle que Platon, dans son Phèdre, posait déjà l'enjeu de cet abandon de souveraineté. Socrate y rapporte les propos du roi d'Egypte, selon lequel le dieu Thôt, inventeur de l'écriture, avait confondu deux choses très différentes : "Tu n'as pas inventé un élixir de mémoire, mais un moyen de retrouver un souvenir. Tu ne donnes pas la sagesse, mais l'apparence de la sagesse."[...]"

Apparences déjà, et qui, maintenant, ne concernent plus seulement la sagesse...

La suite en intégrale :

Une aute vision du blog

Lu sur www.rue89.com
Raconter sa vie professionnelle sur son blog : un jeu risque !

Où l'on découvre, parfois dans la douleur, que les écrits restent.
Dans notre culture où règne maintenant l'éphémère, les bases de données gigantesques qui indexent des millions de pages à la minute façonnent une mémoire hors de tout contrôle, et surtout pas des auteurs de certains feuillets, qui paient cash une liberté mal comprise. Ecrire est un acte.

vendredi 14 décembre 2007

Souvenirs déjà


Nul doute que certaines images vont nous accompagner, et nous faire revenir, entre autres :




Le sillon, le vent, le sable ...



La mer qu'on boit quand on avale une huitre...



Les fleurs de pissenlit, si jolies pour sa maman...



Les pique-niques avant les balades du dimanche...
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jeudi 13 décembre 2007

Premier post

Jeudi 13 décembre, 22h20.
La constellation d'Orion est au sud-est, au premier tiers de l'horizon.
Qu'en sera-t-il là bas ?

Les livres sont dans le sac, avec les billets et la pharmacie.
On peut partir.