mardi 5 février 2008

050208 – Hampi






Uma Shankar Guest House

Notre dernière promenade à Mysore est loin. Je m'étonne encore des différents thèmes que nous avons eu l'occasion d'aborder pendant ce voyage, qui me sont ou indifférents habituellement, ou très éloignés de mes centres d'intérêt. Ce dimanche, nous nous sommes rendus au bord de l'un des lacs de Mysore.




Au lieu du foot que nous nous apprêtions à faire, notre attention a été saisie par le nombre et la variété des oiseaux. Comme pour le zoo, je me suis dit que nous pourrions tout aussi bien suivre les sorties ornithologiques organisées par la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO), dans les parages de Saint Père Marc en Poulet, et éprouver le même émerveillement devant la beauté de la nature.

Nous nous sommes gentiement moqués de la « base navale miliataire » ...




La première partie du trajet nous emmène de Mysore à Bangalore, où nous retrouvons Magali. La traversée de cette énorme ville nous effraie quelque peu. Ce ne sont pas moins de 6 millions d'habitants qui cohabitent sur une superficie six fois plus grande que Paris. Les infrastructures urbaines sont manifestement insuffisantes pour absorber l'activité débordante de cette grande cité. Partout des chantiers, un grand projet de train suspendu afin d'alléger les transports en commun, deux aéroports en construction, pas moins de 4 heures pour traverser la ville... sans parler de la pollution... un enfer !

Mais un enfer qui avance à toute vitesse, avec des boutiques à foison et une population sans cesse croissante d'indiens en mal de consommation, avec un pouvoir d'achat qui frise souvent la démesure.

Ce faisant, nous reportons nos déambulations urbaines à la semaine prochaine et préférons rester dans le cocon de l'appartement, subtilement décoré par des pièces rassemblées après plus de dix ans passés en Inde.

Nous effectuons le chemin en sens inverse pour prendre le train de nuit. On nous distribue draps et couvertures, et compte tenu de l'heure tardive, les enfants s'endorment de suite. Seule Séverine aura à se plaindre de la qualité de son sommeil, du fait d'avoir été sans cesse réveillée par les passagers ouvrant et refermant la porte.

Quant à nous, nous démarrons notre journée par une bonne partie d'échecs, en attendant notre arrivée à Hospet. Peu avant l'entrée en gare, nous découvrons de longues files de camions, qui semblent attendre leur tour pour être chargés dans une carrière. C'est impresionnant !




Comme hier matin à Bangalore, nous sommes assaillis par des drivers en mal de clients. Telle une nuée d'abeilles, ils virevoltent, et malgré les effets de manche pour les renvoyer, ils reviennent, encore et encore. Ceci jusqu'à ce que, sous le coup de l'exaspération, un vrai coup de gueule ne mette les choses au point. On peut alors négocier plus à loisir et partir plus sereinement, tous les 5 avec nos deux gros sacs (nous avons laissé une grosse valise à Bangalore) dans un seul rickshaw. On est d'accord, le bonus d'une telle négociation est assez faible, ramenée en euros, mais dans certaines situations (les taxis sont les mêmes partout), c'est l'honneur qui est en jeu.

Cela se poursuit en arrivant à Hampi, lorsqu'il faut trouver une guest-house. Les premiers endroits nous déçoivent réellement, aussi, après avoir laissé les sacs en dépôts, nous remettons notre décision après le breakfast. Nous faisons vite le constat qu'Hampi, à la manière de Varkala, est une sorte de réserve à touristes. L'analogie topographique est flagrante : comme à Varkala, le site touristique est décentré et éloigné de plusieurs kilomètres de la ville principale. Là-bas, la falaise et la plage, ici, le site magique des ruines de Vijanayagar, capitale éponyme de l'un des plus grands empires hindous, fondé par les princes Télougou en 1336. Ce ne sont pas moins de sept enceintes fortifiées, pour la plupart encore apparentes, comme les principaux édifices, qui se répartissaient sur 43 km², habritant jusqu'à 500 000 âmes. Après son apogée, atteinte au XVI ème siècle, le temps s'est arrêté à Hampi, et la ville ne renaquît qu'avec l'arrivée des touristes. C'est désormais un village prospère, réhabité pour une petite partie, où se retrouvent les voyageurs pour des pauses plus ou moins longues. On retrouve ainsi les restaurants avec des menus internationaux : cuisine indienne, continentale, israélienne, tibétaine, etc., des guest-houses installées le long de la rivière, devant les ruines, où il fait bon s'affaler. CE ne sera pas notre cas : les enfants ruent dans les brancards...







Toutefois, nous avons pris le temps de chercher un endroit sympa, et nous l'avons trouvé. Uma Shankar compte quelques chambres, lovées autourd'un patio abrité par des cocotiers, et une sorte de bar lounge fait de tables basses et de matelas sur lesquels s'affalent plus ou moins les gens. Enfin, c'est quand même cool de pouvoir faire un petit sieston devant son assiette en attendant que les plats soient servis.


Après l'école, nous avons hâte néanmoins de partir à la découverte de notre nouvel univers. Aux ruines de la cité, nous préférons l'appel de la campagne et du calme. C'est géant ! Nous escaladons des monticules de pierres érodées, redescendons par les rizières et revenons en longeant la rivière. Un vrai bonheur ; un espace vierge où nous ne rencontrons personne, des lumières magiques, la surprise de nous retrouver sur une plage de galets magnifiques sur laquelle même le sable ne manque pas.

En bref, Hampi répond parfaitement à la fois à sa réputation ainsi qu'aux attentes que nous pouvions en avoir.

Nous nous coucherons tôt ces soir, pour prendre le premier bac, demain matin. C'est que nous devons prendre un bateau pour traverser la rivière et retrouver le centre touristique, ce qui nous met un peu à l'écart de ces nuisances...

(d'autres photos prevues, mais la connexion plante sans arret. Je reessaierai plus tard)

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