jeudi 27 décembre 2007

Preeth Hotel – Varkala Beach, 26 décembre


Une des danseuses qui ont emerveille Hortense



C'est comme ca ici, on loue des chambres et en meme temps, on vous redonne les principales postures du yoga. Celui-ci est evidemment omnipresent.



Le tailleur en train de prendre nos mesures pour confectionner nos kurtas pyjamas.




16h.

J'ai déjà perdu le fil des jours, et si ce n'était le rappel donné par l'entête de ces messages, je ne prendrais pas la peine d'en établir le compte. C'est déjà un bon signe, alors que notre première semaine n'est pas encore écoulée.
Cela dit, notre séjour à Varkala touche à sa fin : nous prenons le Kerala Express de 11h50 à Varkala city en direction de Kochi. Cela promet un changement d'ambiance : fini la surf attitude, les vagues, la piscine et les maillots. Désormais, on voyage couverts, en pantalon.
On quitte ce havre de paix pour traveller au long cours, avec le projet esquissé, néanmoins, d'y revenir à la fin de notre périple.
Nous avons en effet trouvé une guest house des plus accueillantes, tenue par un couple helveto-indien : the J&J house. Outre le fait que nous avons passé de très bons moments en leur compagnie, les commodités sont nombreuses : la possibilité d'utiliser la cuisine; présence d'une cuisinière hors paire, dont nous avons gouté le chicken curry excellent; chambres spacieuses et propres et l'inestimable présence de Jayan et de Jocya, initmes connaisseurs des lieux. Il en faudra beaucoup pour surpasser ce contexte. Mais rien n'est écrit !
La soirée de noël restera mémorable. Non pas pour les agapes, qui ne furent pas à la hauteur de nos attentes, mais plutôt pour les spectacles de musique et de danse qui comblèrent les enfants, et en particulier Hortense. S'il le fallait, cette expérience la confirma dans le sentiment que l'Inde « est son pays ». Les femmes, même la plus pauvre, habillées de leurs saris relèvent toutes du statut de princesse. Alors la, on peut imaginer la transe...






Alors que nous nous apprêtons à visiter la capitale du Katakali, une danse sur laquelle nous reviendrons, c'est un vrai soulagement de savoir que les enfants n'y seront pas rétifs.



Les enfants !
On ne le dira sans doute jamais assez : voyager avec eux induit nécessairement d'oublier la solitude; en tout cas, avec des enfants en bas age, incapables pour le moment d'avoir leurs propres activités. Nous bénirons le jour ou ce sera possible.
Nous avions pris une nurse à Bali, pour Hortense, mais il ne faut pas compter qu'elle ou ses frères se laissent amadouer par cette perspective. Nous verrons quand nous serons en ville, dans une maison indépendante, ce qu'il en sera. Peut-être pourrons-nous voler deux ou trois heures de temps à autres ?


Je me rends compte maintenant combien il sera plus difficile ici d'avoir nos propres activités, notamment pour prendre le temps de chiner afin de découvrir des meubles ou des objets que nous aurions pu collecter en vue d'une exposition à notre retour. De fait, l'Inde n'est pas Bali. Tout y est démesurément plus grand, plus complexe et plus compliqué. On arrive ici dans un monde qui n'attend personne, et surtout pas des occidentaux à la réputation douteuse. Les femmes, en particulier, offrent le contraste le plus saisissant avec les us et coutumes locales. Je ne vanterais pas les mérites d'une culture qui continue d'arranger ses mariages et laisse la femme dans une condition peu enviable. Néanmoins, quand celles-ci viennent sur la plage, elle se baignent toutes habillées, à quelques mètres des touristes en bikini. Que certains endroits, comme Goa ou le sud du Kerala, autorisent ces comportements ne signifie pas qu'ils le soient partout. Ce que certains et certaines n'ont pas compris.



23h
Ce soir, nous assistons à une scène impensable chez nous. Le soir de noël, le père du gérant, véritable propriétaire et despote du lieu (on parle même d'un droit de cuissage qu'il aurait exercé auprès de ses employées), a fait revenir les danseuses de noël pour satisfaire l'orgueil de ses amis. Ceux-ci ont du se sentir humiliés de ne pas pouvoir se saoulés dimanche soir sur le devant de la scène. On les voyait effectivement, bruyants et éructants, rassemblés dans autour d'une table un peu à l'écart. Ainsi, ce soir, le Boss leur a organisé une petite party autour de la piscine. On y trouverait rien à redire si l'hôtel n'était pas plein de clients incapables de dormir avec le bruit de la musique. Leur désagrément a d'ailleurs commencé pendant le diner ou d'un seul coup, alors que ces invités spécials arrivaient, les serveurs ont quitté le service habituel pour se mettre au garde à vous devant le boss. On a donc eu droit à un temps d'attente supplementaire, dont on se serait bien passé. Les danseuses, qui auront au moins fait le bonheur d'Hortense, n'auront finalement fait qu'un petit tour de piste pour laisser la place au karaoké ou quelque chose qui semble s'en approcher, compte tenu de la fausseté des voix qui accompagnent la plupart des musiques (de film ??). On a même le droit au larsen.C'est absolument horrible.
Et les applaudissements sont maintenant beaucoup plus fournis qu'on a quitté la musique classique. Sans doute aussi quelques bouteilles ont été vidées.
L'alcool n'est pas en vente libre, loin s'en faut. On le trouve dans des magasins d'état ou dans des établissements duement autorisés par l'obtention d'une patente. Seulement, l'équivalent de notre licence IV est beaucoup plus rare. Ainsi, la plupart des bars et restaurants du lieu vendent des bières en cachette. On vous la sert dans des verres enveloppés d'une serviette et la bouteille est toujours laissée sous la table. On observe donc des veilleurs chargés de sonner l'alerte à la vue du moindre policier. Et on a effectivement assisté à la fermeture d'un de ses bars le soir de noël, après avoir croisé un quarteron de policemen tirés à quatre épingles.
Malgré un gouvernement communiste ayant obtenu de très bons résultats en termes de développement social et d'éducation, les gens se plaignent de la corruption omniprésente, même s'ils espèrent que la nouvelle génération, plus ouverte, saura sortir certaines professions comme la police justement, de ces mauvais travers.
Suis plongé dans la lecture de « En Patagonie », de Bruce Chatwin. C'est excellent. Et ça vaut bien Nicolas Bouvier, pour les amateurs de littérature contemporaine de voyage. Une écriture ciselée, très resérrée. Les anecdotes foisonnent, nourries par des recherches érudites concernant la langue disparue des indiens de la terre de feu, l'histoire de Butch Cassidy ou encore tous ces voyages qui ont amenés des européens (capitaines de bateaux anglais ou espagnols, les immigrés gallois, boers, allemands, et autres évangélistes) à cotoyer ou peupler ces terres australes, avant que Florent Pagny et consors n'en fasse la terre d'aventure de la jet set.
On reconnaît souvent la qualité d'un livre de voyage à ce qu'on a pas besoin d'aimer le voyage ou le pays visité pour apprécier le livre. Bref, c'est une vraie littérature.

1 commentaire:

Erwan a dit…

Salut les amis comment ça va?
Il y a 3 heures c'était le réveil jouanais pour moi et je vous adressais un long message sans m'être auparavant enregistré sur un compte google... et j'ai perdu ce message. Je me déteste!
En substance, car les mots ne seront plus les mêmes, je tentais de ressentir au travers de la lecture de vos mots, les essences et les couleurs auxquelles mon imagination due donner forme. Moi le sédentaire j'ai un peu profité de ces rivages et de cette mer que je ne connais pas. Peu sans faut; ce matin n'est pas comme les autres, je suis en vacances et c'est bon.
Ce que vous vivez m'a tout l'air d'une joyeuse escapade gourmande et extatique mais j'en aime déjà le ton. Je sais en outre que vous saurez traduire le véritable but de votre voyage. Il ne fait que commencer et n'en connaissant pas les motivations profondes (c'est vrai on en a pas parlé), je vois tout ce temps devant vous comme ce vaste territoire à découvrir, un abîme d'inconnu.
Portez vous bien, bon vent, bonne route!

Erwan