dimanche 17 février 2008

160208 – J&J Home Stay


Ce soir, nous avons assisté au plus beau coucher de soleil qu'il nous ait été donné de voir ces dernières semaines. Cette dernière semaine, nous vivons au rythme d'un farniente qui nous convient bien. Nous commençons le matin par un bain de trois quatre heures, entrecoupé d'une séance breakfast bienvenue. Nous hésitons ensuite sur le lieu et la teneur de notre déjeuner, n'ayant pas le souhait de profiter de tous les restaurants à touristes de la falaise. Certains sont pourtant très bons, mais les budgets nous semblent démesurés par rapport aux habitudes que nous avons prises. Le prix moyen de nos repas s'est à peu près établi à 200 Rps, pour nous cinq, soit moins de 4 euros. Et quand nous devons débourser 500 Rps, soit un peu moins de 10 euros, on rechigne. Lorsque nous sommes arrivés, ces tarifs ne nous choquaient pas, éviedemment, mais à force de cotoyer et d'apprécier surtout les « family restaurants » indiens, la cuisine comme les prix pratiqués dans les « tourist restaurants » nous rebutent.


Tout cela pour en venir à ces déjeuners que nous préférons aller prendre à Varkala, downtown, à la recherche d'un bon thali, plutôt que dans la réserve à touristes où nous ne trouvons aucun restaurant végétarien... Puis nous revenons à la maison pour une petite sieste, qui n'est plus suivie des devoirs. Après tout, les vacances ont aussi commencé en France. Nous ne tardons pas à repartir à la plage pour trois nouvelles heures de bain, puisqu'aussi bien, nous passons intégralement notre temps dans l'eau, mis à part Séverine qui ne goûte pas vraiment d'être constamment chahutée par les vagues. Cette séance se termine par le coucher du soleil, que nous ne manquerions pour rien au monde.


Force est d'admettre que, malgré le coucher de soleil et la température beaucoup plus clémente en fin d'après midi, nous préférons largement le bain du matin. L'absence de vent et la marée basse nous offre des vagues parfaites sur une mer glassy. Que du bonheur pour les garçons... L'après-midi, en revanche, le vent de sud se lève, et casse les vagues. De plus, la marée haute empêche la houle de bien se casser sur les hauts fonds de sable où nous nous trouvons. Malgré tout, l'eau est si bonne que nous sommes tout à notre joie, même et surtout Hortense qui prend peu à peu l'habitude de se faire rouler dans les vagues, sans plus avoir peur de se noyer. A part ça me direz-vous...

170208 – 08h
Sabu (prononcez Sabbou) est pécheur et l'une des relations de Jocya. Lorsque je me suis enquis auprès d'elle de la possibilité d'accompagner des pécheurs le matin, elle a tout de suite pensé à lui.
Sabu habite sur la falaise, dans la maison qu'il a reçue de son père. C'est une petite maison de pécheur où cohabitent en plus de sa femme et ses trois enfants, sa mère et sa soeur, qui vient de perdre son mari. Il a 37 ans, mais son physique en inspire 10 de plus. Sa voix grave, sa carrure, son regard, porté par deux petits yeux noirs qui se brouillent lorsqu'il boit du rhum; souvent apparemment. Sabu bat sa femme, car en Inde, cela fait partie du langage conjugal, à défaut de pouvoir se parler normalement. Quand on lui dit que ce n'est pas bien, il nous regarde avec un air de fatalité. Sabu a fait de la prison, quand il était plus jeune. Jeune et impétueux, Sabu a fait les quatre cents coups, et méritait sa réputation de gros dur de Varkala, qui lui vaut le respect de tous les hommes. Certains disent qu'il a tué, rajoutant à sa légende et à la crainte qu'il inspire C'est aussi devenu l'un des meilleurs pécheur de la côte en apnée. Il se vante de pouvoir rester 4 minutes sous l'eau !
J'espère que j'aurais des photos de lui à ajouter à mon album de souvenirs.
Peut-être dès demain, car nous partons à la péche aux moules et à la langoustine avec lui.
Ce devait être pour hier, mais, faute de s'être bien entendu, il nous fît partir avec l'un de ses collègue qui ne remplit pas le contrat. Nous fîmes une petite balade sur la pirogue et rentrâmes à la nage, faute d'avoir autre chose à faire. Nous avons cru que c'était une embrouille de la part de Sabu, et que pour l'invitation à diner qu'il avait lancée, nous devrions payer en plus.
Il n'en fut rien. Il reprit l'argent que Jocya avait innocement donné à Ismaël, quand il était venu réclamer son du avec Sabu, alors que nous étions encore à la plage. Il réaffirma son invitation à laquelle nous nous rendîmes hier soir. Assis sur des nattes, sur le sol d'une pièce étroite donnant sur les deux chambres ainsi que sur la cuisine, nous étions éclairés par des bougies. La femme de sabu avait mis à contribution sa fille et sa belle mère pour nous préparer un thali que nous garderons en mémoire : les feuilles de bananier se couvrirent de plusieurs currys de légumes délicieux ainsi que de moules frites, péchées l'après-midi par le maître de céans, d'un curry de calamars et d'un autre de crevettes. Le contexte de cette invitation rajoute encore à la saveur de ces mets que je dégustai avec enthousiasme. Nous ne pûmes refuser l'offre de Sabu de trinquer avec lui. Nous bûmes ainsi deux bons verres de rhum brun.
Après cela, la langue de Sabu se délia, et nous pûmes profiter d'un bon moment de discussion pendant lequel il me parla de sa vie, de la péche, et des plateformes pétrolières où il a commençé à aller travailler en mer noire.
Les garçons, assis à mes cotés, buvaient ses paroles et n'avaient de cesse de me demander des traductions de leurs questions ou des propos de Sabu.
Nous attendons impatiemment la sortie que nous devons faire ensemble demain.
L'heure passe, et je dois faire un choix : continuer cette page ou enfiler mon maillot de bain comme m'y enjoignent les garçons ? Je continuerais plus tard, pour parler du festival et de l'ambiance qui règne ici.

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