Le "meter" du rickshaw. A Mysore, on a rapidement compris qu'il ne sert a rien de negocier le prix ou pour qu'il soit mis ; il suffit de rentrer dans le rickshaw en indiquant son adresse et le driver enclenche le compteur.
La sixième semaine est déjà bien entamée. On ne pense pas encore au retour, mais on est pas loin. A ce point, je m'imagine qu'Hampi, où nous arriverons après une nuit de train à partir de Bangalore, constituera l'apogée de notre voyage. Notre séjour là-bas se concluera par trois jours dans un hôtel de rêve. Encore une fois (et je repense à Tamann Dayu Villa, à Bali), les conditions d'hébergement sont déterminantes, et de ce point de vue, nous avons encore été chanceux. C'est évidemment le cas quand nous sommes logés, comme ici à Mysore ou chez Johnson, dans des maisons habitées, qui ne sont ni des hôtels ni des guest house. Au calme de la campagne a succédé un va et vient cosmopolite bien différent, mais loin d'être désagréable au demeurant. Cela nous change de notre cocon. Nous avons nos habitudes, notre complicité, et cette intimité viendrait presqu'à me manquer, déjà. Nous avons pleinement conscience, avec Séverine, de la chance qui est la notre de pouvoir vivre intensément cette vie de famille. Et ce d'autant plus que nous sentons aussi se sentiment croître chez les enfants. Comme tous les moments sont partagés ou presque, ils sont amenés à réagir en même temps que nous, à offrir leurs impressions et surtout à nous regarder à chaud, toute la journée, quelque soit la situation. Avec toutes les réserves qu'on peut y mettre, on peut presque dire que nous sommes tous responsables les uns des autres. Ils savent bien qu'il n'en est rien, dans l'absolu, mais au quotidien, ils se rendent compte que nous devons nous serrer les coudes pour profiter de chaque situation et surtout pour que chacun puisse en profiter comme il le souhaite : plus précisément, Séverine avale les livres à un rythme que je ne lui avait encore jamais connu, et je passe des heures de mon coté à écrire et à parler. Ce sont nos moments personnels, ceux qui nous permettent de vivre notre voyage intimement.
23h
La transition est toute trouvée pour aborder cette journée, volontairement tournée vers le repos. Comme la maison allait se vider (mais pour se réemplir !), après un gros week-end d'activités et de festivités, le moment était parfait pour une pause dominicale. Nous sommes pourtant réveillés fort matinalement par les marchands ambulants, beaucoup plus nombreux que d'habitude. Sans doute cela permet-il aux habitants de ces quartiers résidentiels de ne pas avoir à se déplacer au marché.
Clin d'oeil du Communist Parti of India (Marxist), devant une des mosquee de Mysore
Remarque à propos des voisins : il se trouve que le quartier alentour est composé pour l'essentiel de familles brahamanes. Certains d'entre eux, qui étaient là pour manifester leur colère ont signifié que cette maison commençait à sentir le souffre : des emballages de viande de porc et de beef n'ont-ils pas été vus dans les poubelles ? L'occupant des lieux, que nous n'avons pas encore rencontré puisqu'il est en voyage, devra faire attention désormais à ce qu'il mange, car ses poubelles sont surveillées. Il devra aussi prendre l'engagement de ne plus organiser de soirées comme celle qui a eu lieu vendredi.Comme la vache est sacrée pour les hindous et le porc prohibé pour les musulmans, nous ne mangeons en effet que du mouton ou du poulet, quand il nous arrive de prendre de la viande, ce qui est rare.
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