dimanche 27 janvier 2008

Independance Day !!!










250108 – Indira Ghandi Rashtriya Manav Sangrahalaya (National Museum of Mankind)

12h30
Après moultes hésitations, mon choix se portait ce matin toward this National Institution, engaged in collection, documentation, revistalization and popularization of contemporary cultures.

Le musée se situe sur Irwin Road, dans une ancienne maison datant du Raj, celle qui était occupée par la famille Wellington. Si le parc était entretenu, l'endroit serait vraiment magique. Cela ne nous empêche pas d'être séduits, dès l'entrée par les sculptures en terre cuite réalisées lors du dernier atelier organisé le mois dernier. L'idée est d'identifier des artistes représentant des cultures traditionnelles de l'Inde, de les réunir lors d'ateliers et d'exposer leurs oeuvres afin de les promouvoir.

L'intérieur de la résidence rassemble des peintures issues de différentes traditions picturales. Cet ensemble représente ce que nous avons vu de plus beau, en dehors des fresques du palais. Nous apprécions particulièrement les travaux de Shri Jangagarh Singh Shayam, membre d'une tribu Gond, de l'Etat du Madhya Pradesh. Comme d'habitude, aucun ouvrage ne nous permet de repartir avec une trace visuelle de ces tableaux, et comme d'habitude, il est interdit de prendre des photos... Nous passons quelques temps à dessiner et à profiter du calme « désuet » qui baigne les pièces de la maison. Nous repartons avec l'intention de revenir et avec l'adresse d'une des peintres qui réside non loin de Mysore.

L'atmosphère que nous découvrons en arrivant est totalement différente. Des Bombay girls, à l'air émancipé et très sûr, résidant non loin d'ici, sont en train de décorer la maison avec des guirlandes de jasmins et autres fleurs. On dispose de petites lampes à l'huile dans le jardin, où sont disposés tous les matelas de la maison. Gustav, un suédois dont on fête l'anniversaire, coordonne l'installation du « sound system » : le reggae des « Gladiators » donne le ton. Cette effervescence nous effraie un peu, et nous décidons de repartir en vadrouille. Les garçons sont déjà complètement exités et ne veulent pas nous suivre. Nous attrapons un rickshaw avec Hortense pour aller nous promener au jardin botanique. Nous nous perdrons sur le campus de Mysore, sans que personne puisse nous en indiquer la situation. Je demande alors le Folklore Museum, qui se trouve aussi sur le campus. Après moultes péripéties de trajet, nous finissons par arriver derrière une grande vieille batisse, qui s'avère être l'ancienne demeure de la soeur du maharadja. Après avoir trouvé l'entrée et s'être vus privés de nos appareils photo, un homme nous propose de le suivre. Les visiteurs ne doivent pas être légion car tout est fermé. Ainsi, au fur et à mesure de notre cheminement dans ce dédale de pièces, on allume et on éteint les lumières. On est subjugué par le nombre de pièces exposées : tout y passe, l'archéologie, les arts et traditions populaires avec des marionnettes en cuir aux allures fantasmagoriques d'un panthéon délirant, de vieilles sculptures en bois dont personne ne semble connaître la signification, une accumulation impressionnante d'objets familiers (poupées, berceaux, ustensiles de cuisine), des armes blanches, tous les costumes et accessoires du Yakshagana, une danse oubliée ressemblant à s'y méprendre au Khatakali, et j'en passe. La revue en détail du musée serait trop fastidieuse dans ces pages, d'autant plus que nous n'avons guère eu le temps de nous arrêter pour en mémoriser l'inventaire. Cela dit, je garderais en mémoire ces marionnettes fabuleuses, ainsi qu'une grande salle dédiée au souvenir des personnalités du Karnataka. Une quarantaine de vitrines horizontales renferment des photos, des écrits, des diplômes, des titres, des vêtements et des souvenirs d'écrivains, d'hommes politiques, d'artistes ayant marqué l'histoire récente de l'Etat. L'odeur de naphataline qui imbibe l'endroit, convient à merveille pour accentuer l'impression d'un lieu de mémoire vivant, où on conserve des traces ; ainsi de ce savon donné à l'une de ces personnes par le Mahatma (grande âme, great soul) Gandhi, qui repose, là.

Le rickshaw, conscient de ne pas avoir rempli son contrat, nous attend. Mais il était écrit que les choses ne se passeraient pas comme prévu : et nous tombons en panne.

Bref ! Retour à la maison plein d'images dans la tête. Les convives ont commencé à arriver. Ce quasi exclusivement des étudiants d'Ashanta yoga. Ils arrivent du monde entier pour participer à un stage annuel, qui leur permet de se retrouver à proximité de leur Maître (guru), Shri K Pattabhi.

Mais l'ambiance n'est pas à la pratique ce soir. La communion doit venir de la danse. Gustav est aux commandes, le son monte progressivement. Et même si à 8h, nous avons droit à une coupure de courant qui nous tiendra en haleine jusqu'à 9h, la centaine de personnes réunies, qui assises sur les matelas dans le jardin, qui autour de la table de la salle à manger, qui devant les enceintes, parlent d'une façon volubile dans des anglais aux accents multiples. Ce faisant, alors qu'on ne l'attendait plus, la lumière réapparait. Aussitôt, afin de relancer l'affaire, Gustav se lance dans un set puissant, qui happe la plupart des participants dans une quasi transe. La plus active à ce jeu, et pour sa première fête, sera Hortense. Avant que la police n'arrive et n'embarque les enceintes, et précédant de peu des voisins furieux, nous passons une bonne heure à danser, et elle nous étonne à suivre le rythme, à se fondre dans la musique.

Heureusement pour nous, la colère du voisinage a raison de la musique et, après que les derniers yogistes se soient esquivés, nous pouvons coucher les enfants, à une heure finalement raisonnable.
Ca fait du bien d'être secoué comme ça ! Et je me réjouis d'avoir été l'un des premiers cavaliers de ma fille, même si ce n'était pas pour une valse...




260108 – Tibetan Camp

Nous nous levons dans un vrai champ de ruines. Les relents de bière des cadavres de Kingfishers et de Forsters empestent dans la cuisine. Les fleurs sont éparpillées, les pétales dispersés sur le sol. Nous devions partir à 9h en direction du camp de réfugiés tibétains, mais nous y prenant trop tard sans doute, nous avons toutes les difficultés à trouver une grande voiture. Par ailleurs, ce samedi 26 janvier, c'est jour de fête nationale en Inde. Avachis sur les matelas, nous ne pensons même pas à nous rendre au défilé, préférant rester là à discuter, à boire du café et des tchaï. Hortario se demande s'il va devoir aller au poste dés ce matin en compagnie du loueur d'enceintes. Finalement, nous sommes rappelés par une agence qui dispose d'une voiture.
Nous partons en quatrième vitesse : l'aller et retour prend 5 heures et il est déjà 13h...


Ambiance...




Le site de « Banicopey » rassemble différentes communautés tibétaines ayant trouvé un refuge, offert par l'Etat du Karnataka. C'est, somme toute, la plus grosse communauté établie en Inde; elle compte pas moins de 5000 moines. Le monastère de Namdroling, que nous visitons, nous marquera par ces temples. Ceux-ci sont ouverts, et remplis de moines plus ou moins jeunes. Il s'agit de cours. La psalmodie emplit les lieux, ponctuée par le rythme d'un grand tambour et le son puissant des trompes de 5m de long environ. Le safran des robes est agité par quelques discussions entre deux chants, par les snacks ou les jus de fruit absorbés au long de ces longues séances. Une forme de gaieté habite ces lieux de cultes. Les plus grand temple autorise une circulation de part et d'autre des deux cotés de l'assemblée qui se font face. Au centre, un Bouddha de 18 m recouvert d'or domine de toute sa sagesse, la longue prière. On est héberlué. On a envie de se retrouver dans les montagnes, dans ces monastères aussi chatoyants de dieux que de couleurs, mais en pleine nature et d'y rester.
Moi en tout cas.
Car les enfants piaffent déjà pour rentrer, insensibles au destin de ce peuple apatride, dont la destinée ne résiste pas à la montée de la puissance chinoise. Il n'est que de se souvenir de la colère du gouvernenement chinois quand Angela Merkel avait accueilli le Dalaï Lama l'année dernière. Sarkozy en avait à peine profiter pour emmenener encore plus d'industriels français lors de la visite qui avait suivi peu après à Pékin, et ainsi, chipper quelques contrats aux allemands.

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