samedi 2 février 2008

010208 – Ashoka Road


15h15 17h – Une heure et demie pour avaler quelques pages d'exercices de géométrie et traiter les quarante photos prises ce matin. Une fois les devoirs finis, on laisse place à la musique et aux allées et venues des enfants.

Je viens de faire la connaissance d'Alexis, un anglais, artiste de son état, et vivant en Inde, depuis une bonne dizaine d'années. Ses travaux sont des oeuvres monumentales, faites de bois sculpté, de plastiques, de verre, apparemment, et ce sur plus de 10m². Il fait travailler plusieurs peintres ou artisans dans trois ateliers différents. Là n'est pas le plus important, puisque je n'ai pas eu accès à des visuels pour apprécier et décrire plus précisément ces travaux. Notre conversation a plus porter sur la manière de vivre en Inde, et sur ces endroits où se rassemblent des communautés cosmopolites. J'avais pour moi l'exemple de Bali, un cas d'école en la matière, et lui Goa ainsi que le sud de la Thaïlande. En fait, ce genre de personnes, pour peu que vous ayez une oreille prête, distille un discours qui incite au fantasme. Lorsqu'on a des références permettant d'imaginer la vie dans un lieu comme Goa, on se laisse facilement prendre au rêve d'y passer du temps, organisant quelque affaire à partir d'une vieille maison coloniale, comme on peut en trouver, pour peu qu'on s'éloigne un petit peu de la plage. La nourriture y est excellente et peu chère, les rencontres nombreuses, le climat des plus agréables; ne manque plus que l'idée nécessaire à une implantation afin de ne pas tourner en rond.

« - You know man, life is so good there ! »

La lessive est terminée, fort heureusement. Dans une maison classique et un peu cossue, on trouve toujours un petit lavoir dans l'arrière cours. Celui-ci permet de laver le linge à la maison au lieu de devoir se rendre dans les lavoirs publics, qui se résument le plus souvent à la rivière, quand on est à la campagne. En ville c'est une autre affaire. Toujours est-il que nous avons droit tous les jours ou presque au bruit du linge qu'on bat contre la pierre. Le matin, vous êtes assurés de vous réveiller, a fortiori si le vendeur d'épinards (Sopo) se met dans la partie. Nous garderons longtemps le son de sa litanie en mémoire.

Ces derniers jours, la chaleur est devenue plus lourde et moite, ressemblant un peu aux conditions que nous avons connues à Fort Kochi. Il ne nous reste plus que deux jours à Mysore. J'ai essayé d'appeler un ou deux endroits à Hampi pour réserver. Encore une fois, le Lonely Planete s'avère défaillant, tant sur les indicatifs téléphoniques que sur les numéros, qui n'existent plus. Si tout se passe bien, nous aurons peut-être la surprise de retrouver Marion. Lors de notre dernière discussion pendant notre séjour à Kochi, elle m'avait informé de leur souhait de revenir début février à Hampi. Nous sommes dans les clous.

Temple ambulant

020208 – Railway Station

12h30
Ce matin, la maison devait à nouveau se remplir de yogistes pour un breakfast d'adieu. Mes préoccupations étaient plus prosaiques : retourner pour la troisième fois au comptoir de réservations de la gare afin de prendre nos billets Hampi Bangalore. Cette fois-ci, malgré mon arrivée matinale, avant l'ouverture des guichets, je décidai de prendre patience et de faire la queue. Fort heureusement, je découvrai qu'un des guichets était réservé aux séniors ainsi qu'aux détenteurs de carte de crédit. Du coup, je grillai une centaine de personnes et me retrouvai assez rapidement muni de mes billets. A mon retour, le défilé commençait.
Nous nous esquivâmes rapidement avec Séverine et Hortense en direction de Devarajurs Road, l'une des artères commerçantes de Mysore. Objectif : une valise assez grande pour caser plusieurs achats, encombrants...Hortense comme il arrive parfois, piqua une crise dans un magasin ou Séverine s'achetai un tee-shirt. Comme à chaque fois que cela se produit, nous devenons la cible des regards alentours, melant étonnement et incompréhension devant notre inaction. Il est vrai que nous ne pouvons pas, comme à notre habitude, manifester notre juste colère à l'égard de caprices injustifiés. Nous attendons donc que ça passe.


Le jardin s'est vidé et nous nous sentons plus tranquilles quand nous franchissons la grille du jardin. Je m'essaie à une partie d'échecs à l'horloge : échec et mat en moins de trois minutes je crois. Une défaite sévère ! Mais qui me donne envie de recommencer. J'ai toujours joué en associant les échecs à la durée de la réflexion. La pression du temps qui s'écoule transforme radicalement le jeu : c'est la première leçon que je tire de cette expérience cuisante.Du reste, et à ma décharge, j'avais en face de moi un adversaire coriace.

Nous partons lundi matin à 7h pour 24h de voyage, avec un arrêt d'une demi journée à Bangalore chez Magali, avant d'embrayer sur une nuit de train. Je ne suis pas sans appréhender cette périgrination. Les temps de transport sont assurément les plus fatiguant et je ne serais rassuré qu'une fois nos valises posées dans la guest house où nous aurons trouvé nos chambres.

Maqrquetterie sur le trottoir, dans le quartier des artisans

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