dimanche 30 décembre 2007

291207 – Fathima Royal Cottage, from Severine



Ce soir, c'est une main féminine qui prend le clavier, à défaut du crayon.
Première impression : le sud est beaucoup plus paisible que le nord. On rencontre peu, voir pas de mendiants, hormis quelques spécimens désarticulés dans les gares. Personne ne nous saute dessus à chaque sortie de rickshaw, les gens sont vraiment accueillants, souriants, surtout en nous voyant habillés en kurta pyjama blanc.

En arrivant à Kochi, dans cette maison où nous disposons d'une cuisine, nous avons enfin réussi à sortir des sentiers touristiques. Ce soir, avec Hortense, nous sommes allées faire notre premier marché, soit : des tomates, des concombres, une betterave, un demi chou rouge, de l'ail, un ananas, une pastèque, des bananes vertes et des petites jaunes, des petits pois frais, un citron vert, de l'huile de vache, conditionnée en petit pot de 10 cl et du poivre. Le tout pour 190 Rps (soit 3,40 euros). Ceci m'a donc permis de réaliser une bonne salade fraîche, ce qui est rare en Inde, puisque tout est pratiquement cuit, et le plus souvent frit, avec différents currys. Nous l'avons accompagnée de samosas et de galettes de dalh. Hortense a eu le droit à son petit gateau très sucré, recouvert d'une feuille d'argent, genre pâte d'amande.

Nous sommes aussi passées par le tailleur, afin qu'il lui confectionne une jupe et une blouse (petit haut très serré), que les indiennes portent sous leur sari. J'ai acheté ce matin un sari (4 m) ainsi qu'un dothi pour Pierre-Yves, dans lequel elle coupera le tissus nécessaire (2 m). Réalisation : 80 Rps (1,50 euro). A noter que les saris du sud sont tous blancs, ou blanc cassé, avec des liserés de couleur. Rien à voir avec les saris du nord beaucoup plus colorés.

J'ai pris un grand plaisir à effectuer ce petit tour, pendant lequel j'ai retrouvé mes sensations du voyage. Tout se passe comme si je faisais un plongeon dans le passé : aucun aliment n'est emballé au préalable. Le contact est direct, on achète uniquement ce dont on a besoin. Les paquets de lessive sont vendus à l'unité, et pas par paquet de 20 kg. Ca implique une modification de ses habitudes, pour retrouver les tâches ménagères sans l'aide de la machine, tant pour la cuisine que pour la lessive, qui est faite à la main à quatre pattes dans un seau.

Tout cela va avec un rythme de vie que nous retrouvons depuis que nous sommes arrivés ici : on explore pour trouver les magasins, on découvre de nouveaux produits, on goute, et on prend le temps de le faire. Ainsi, pour vous donner une idée de notre journée type, nous nous levons vers 7h00. Nous prenons notre petit déjeuner sur place si nous avons de quoi, sinon, nous partons le prendre dans un des restaurants que nous avons à coté de chez nous. Pierre-Yves s'est fait un copain avec qui il pense prendre son thé le matin (7h30). Nous l'avons croisé par hasard à son échoppe sur le marché d'Ernakulam, et ils se sont donnés rendez-vous demain.
Le matin, nous marchons. Nous choisissons un lieu de destination et nous partons à sa découverte. Vers midi, les enfants ont soif, ils ont chaud et sont fatigués, surtout lorsque nous leur faisons subir des lieux qui grouillent, genre marché. Nous essayons de déjeuner rapidement et nous rentrons à la maison pour la sieste, les devoirs, les travaux pratiques, la lecture. Ainsi s'écoulent les heures les plus chaudes. En fin d'après-midi, nous repartons, ensemble ou séparément, pour différentes activités.

Ce que je redécouvre aussi dans le voyage, c'est la proximité avec les enfants. On est collés à eux et réciproquement, que ce soit dans le rickshaw, dans le bateau, dans le marché, partout. On les porte, on se tient par la main. J'ai l'impression d'être une poule avec tous ses petits autour. C'est assez agréable. Le fait aussi de ne pas se quitter un seul instant constitue une expérience toujours renouvelée. Il faut s'armer de patience, se supporter les uns les autres, faire preuve de compréhension. Surtout, nous voyons nos enfants de façon intense, nous les observons beaucoup et nous pouvons remettre les pendules à l'heure en live. Mais, par chance, nos relations sont entourées d'amour et cela facilite beaucoup les choses.
En tout cas, je me sens bien ici. C'est une grande parenthèse dans mon quotidien. J'ai l'impression de me concentrer sur l'essentiel.
J'embrasse particulièrement nos familles ainsi que toutes mes copines auxquelles je pense bien souvent. C'est une sorte de rêve que d'imaginer pouvoir passer des moments avec elles dans des circonstances comme celles-là. Et je souhaite vraiment à tout le monde de vivre ce genre d'expérience.

1 commentaire:

Michelle a dit…

Bonjour Pierre-Yves,
Je viens de lire le blog de Séverine à ta Maman ,au téléphone. Je continuerai au fil des jours ! D'autant plus que cela m'intéresse aussi tu t'en doutes !
Je vous envoie tous mes voeux pour ce merveilleux voyage . Profitez-en bien . Et bonne santé à tous .
Je vous embrasse, Michelle Desrues
michelled@numericable.fr en cas !