jeudi 3 janvier 2008

Bonne et heureuse année 2008 !

010108 – Fort Kochi


Une année qui commence pour nous de la meilleure façon : une bonne promenade au soleil, avec, pour finir, la rencontre d'un couple de français (aperçu à Varkala), qui ont l'heureuse particularité de posseder une maison à Jouvente ! C'est bon d'égrainer des mots qui fleurent bon la maison. Nous nous quittons avec un plaisir anticipé : celui d'imaginer que notre prochaine rencontre, à Saint Malo, nous replongera instantanément sur cette cale de Kochi, innondée de soleil. Nous reverrons les paquebots qui remontent péniblement le courant; nous évoquerons à nouveau Jew Town et ses brocanteurs, les odeurs, les épices et la moiteur de ces contrées.

Je signale en passant le site web de Florence Dufieux, qui realise des textiles originaux. Allez voir ...


A noter : dalroticochin.blogspot.com

Il s'agit du blog tenu par le propriétaire dudit restaurant, sur lequel il note ses recettes, qui sont fort bonnes. Je retiens en particulier le Paneer mughalai parata : des parata fourrées de paneer, un fromage frais, et d'une sorte de farce de légumes au curry. Les plats sont préparés de manière à ne pas heurter les palais sensibles aux épices. Ce qui n'empêche pas les plats d'être très savoureux.

Nous avons finalement fait le tour des brocanteurs de Jew town. Le quartier rappelle la présence d'une communauté juive qui fut assez importante jusqu'à la fin du XIXème. Aujourd'hui, elle s'est éteinte, et, si ce n'était la présence de quelques individus, on en parlerait définitivement au passé. Déjà, on visite la synagogue comme un musée et les commerces qui portent encore la trace de l'hébreu sont tous tenus par des indhous.

Nous avons donc eu notre premier aperçu des meubles et autres bibelots qu'il nous serait possible de ramener. Nous devons encore poursuivre nos investigations auprès des marchands directement, afin de voir si on peut sortir des « turist prices ». Car les premiers renseignements pris ne sont pas de bon augure. Nous verrons.

Reprise le 020208 – 20h50


Sur notre chemin, le Dutch Palace rappelle aussi la présence des hollandais, qui succédèrent aux portugais à Cochin et Goa. On y visite quelques salles, ornées d'une galerie de portraits de quelques rajas de la région. On déplore la détérotiation des fresques murales qui reprennent des scènes du Mahabaratha. Tout du moins, c'est ce qu'on peut lire sur les légendes, car pour le reste, les peintures sont dans un tel état qu'il n'en restera certainement bientôt plus rien. Heureusement que l'entrée ne coûte que quelques roupies, car autrement, on aurait le sentiment de se faire avoir.

Bref, on parcourt ces salles, à peine le dixième du bati

ment, et on ressort avec un sentiment mitigé : celui de l'enfant gâté à qui l'on a promis une friandise qui porte le même nom que chez lui, mais qui a un goût bien fade. En fait, on est moins en admiration d'un temps passé que dans l'interrogation de la valeur qu'on porte au notre. Je ne comprends pas ce que les organisateurs de voyages veulent montrer aux touristes qu'ils font venir par cars entiers. Cela me semble tellement extérieur à l'Inde contemporaine.

Une Inde rivée à son téléphone portable, tellement kitch dans son désir de modernité, où trône le seigneur plastique et les intérieurs de carrelages

étincelants, où le comble du succès se mesure à l'acquisition du dernier véhicule Tata, voir une Logan (j'en ai vu deux), où Bollywood est omniprésent, où les adolescents se précipitent dans les cyber-cafés pour jouer à Dum, où même l'éléphant de la parade du premier janvier était paré d'une grande toile publicitaire en lieu et place des ornements traditionnels... J'en passe bien sur. D'autant que nous ne sommes encore que dans une ville moyenne. A coté de tout cela, l'Inde éternelle surgit et persiste.

Et c'est sans doute la tradition que nous courrons lorsque nous nous réjouissons du spectacle que les artisans et autres boutiquiers donnent dans leurs petites échoppes. Nous prenons un rare plaisir à prendre la tangente des petites rues, ou de celles qui ne sont pas fréquentées par les guides touristiques, pour aller au contact d'une population affable, souriante et très accueillante. Cette errance pédestre est rien moins que nécessaire si l'on tient à saisir le quotidien des gens que l'on visite, et ils nous le rendent bien en acceptant volontiers notre objectif.

Nous nous sommes équipés d'un réflex numérique avant de partir, avec lequel nous redécouvrons le plaisir de la photo. Je devrais ajouter que nous réaprenons la photographie, tant il est vrai que les compacts numériques nous en ont tenu éloignés pendant quelques années. Cela dit, si l'on compte en plus le petit camescope et un autre compact, nous connaissons une inflation délirante d'images. Je dois passer un temps considérable à trier, sélectionner, recadrer la presque centaine de visuels que je télécharge sur mon pc tous les soirs. Déjà, certains thèmes se dégagent : portraits, scènes de rues, échoppes, famille ainsi que clichés qui pourraient bien servir à Séverine, tant la matière en est riche.

Bien sur, tout n'est pas simple ni facile, à commen

cer par le climat. Le soleil est brutal et dès 10h, il faut compter sur une chappe de plomb qui vous pèse sur la tête et les épaules. Ainsi, tenir la cadence jusqu'à midi avec les enfants nous semble-t-il plus que raisonnable, d'autant que nous voulons consacrer deux heures par jour aux devoirs, lectures et autres travaux pratiques. L'alimentation est un élément central de notre vie, comme on peut l'imaginer. Installés dans une maison, nous pouvons désormais adoucir notre quotidien en mangeant énormément de fruits et de légumes, que nous préparons en salades. Sinon, en dehors des restaurants à touristes, à peu près tout est épicé, et le plus souvent trop pour les enfants. Pour notre bonheur, ceux-ci manifestent une vraie capacité à s'adapter, et ils mangent de plus en plus facilement, sauf Hortense. Il faut reconnaître que nous ne les ménageons pas, car partir au petit déjeuner avec un Masala Dosa ou un Utapam nécessite tout de même un estomac facile.



Je pensais aussi que la saleté (apparente ?) constituerais un obstacle à leurs sensibilité. De fait, je me suis jeté sur mon appareil lorsque j'ai croisé un camion à ordure hier. On est désormais habitué aux tas de détritus qui jonchent le sol des rues, aux fortes odeurs qui remontent des canaux que l'on peut traverser de temps à autres. Cependant, les australiens avec qui nous avons passé la soirée du nouvel an avaient une théorie intéressante : les déchets sont essentiellement organiques. Comme il n'y a aucun emballage, les poubelles ne sont pas encombrées de platiques, de cartons ni même de verres. Ceux-là sont rapidement récupérés pour être recyclés par des personnes qui trouvent là, comme dans tant d'autres pays (et le notre), une source de revenu. Sur le reste passent les chèvres, les chiens, les corneilles, les vaches et je ne sais quoi, si bien qu'au bout du compte, il ne reste pas grand chose à ramasser. Déjà, on sent moins le plastique dans les feux qui consumment sporadiquement ces déchets qu'à Varkala, où la présence des étrangers était beaucoup plus forte. Mais mon opinion est sans doute partiale...


Il faut que je l'avoue maintenant : ce qui est nettement plus difficile ici qu'à Bali, c'est d'avoir l'esprit en paix dans l'inaction. Alors que nous avions passé plus de trois semaines sans bouger de notre maison, avec un emploi du temps des plus succinct, nous n'arrivons pas ici à nous poser et à attendre que le temps passe. Tout se passe comme si il nous fallait absolument courir le pays pour en découvrir le maximum et ne pas revenir ignard. Ainsi nous sommes déjà quasi « obnubilés » par notre prochaine étape, attrapant deci delà des commentaires sur tel ou tel spot, épluchant le Lonely Planet et le Routard, nous demandant ce que nous recherchons pour ne pas taper à coté...


A voir. En attendant, nous allons parer au plus urgent, à savoir : retourner au marché en y apportant quelques photos des personnes que nous avons rencontrées la première fois ; trouver ce magasin où s'entasseraient plusieurs étages de tissus. Il faut partir tôt.

2 commentaires:

Unknown a dit…

Merci de nous faire voyager et bonne année à toute la famille

Géraud

Anonyme a dit…

Salut la famille Loisel. le couple de français rencontré à Fort Coichin est hélas rentré. Nous nous sommes plongés dans le blog avec un sourire de connivence et d'entendement en lisant vos commentaires et sensations. Continuez bien, on va prolonger votre voyage avec ce blog. A plus pour une exposition des créations de Séverine que nous recommanderons à tous nos proches. Florence et Emmanuel